Je me lance !
La première page blanche d'un carnet numérique revêt autant d'importance que celle immaculée d'un cahier tout neuf.
J'aurai aimé que les pages soient bleues, comme celles qu'affectionnait le cher Maître.
Et puisqu'il faut un début à tout, commençons par la genèse.
1er janvier 2004. De la neige est tombée toute la fin de la nuit du réveillon.
Phy adore cet endroit, lui et M. sa compagne s’y sentent bien, épargnés.
Vers 10h00 du matin, les premiers coups de fil, pour les vœux de bonne année.
Soudain nouvel appel :
C'était J
- "Comment vas-tu ? Je te souhaite une bonne année"
Phy tomba le cul dans la neige. Ben salut J. répondit il complètement déboussolé... Il faut dire que J. est un acteur de tout premier plan, un acteur extrêmement connu et reconnu, sur lequel tout le monde se retourne. Il suffit de pénétrer dans un restaurant en sa compagnie pour remarquer aussitôt que toutes les conversations se focalisent sur le théâtre ou sur le septième art.
- "Tu es où actuellement ? en Bretagne ?"
Phy habite la Bretagne. Il n'osa pas dire qu'il était à Disneyland Paris, pour J., le monde merveilleux de Mickey est aussi paradoxal qu'un climatiseur pour un eskimo. Il préféra rester vague : "Non !"
De toute façon, J. devait s'en foutre royalement.
- " Dis moi, je peux disposer d'une salle à la rentrée, penses-tu que tu pourrais écrire quelque chose sur Flaubert, genre un Seul en scène, tu sais, un peu comme le Gustave et Eugène de Bédouet "
La cervelle de Phy entra dans une manière d'ébullition. Il balaya en quelques fractions de secondes toutes les lettres, tous les textes, toutes les phrases qu'il connaissait du Maître. Il ajouta à son balayage cérébral une énorme pincée d'ego se projeta boursouflé de vanité dans un avenir tout proche où son nom en caractères lumineux clignotait dans la nuit au fronton d'un théâtre parisien, juste en dessous de celui de J. La vision était tellement précise qu'il remarqua même que l'une des lettres de néon n'était pas allumée, il faudrait qu'il en parle dès demain aux services techniques.
La neige commençait à lui refroidir le cul. Il se releva, remettant par la même occasion ses pensées dans le sens de la marche objective.
J. avait déjà joué un Flaubert formidable, puissant, celui-là même qui avait donné à Phy la passion de l'immense Gustave, un texte tissé de ses humeurs épistolaires, de ses frasques, de ses désillusions amoureuses, de ses colères. Phy avait ensuite longuement fait part de sa passion flaubertienne à J. lors de longues promenades finistériennes.
Pour l’avoir évoqué quelques fois avec J., Phy savait qu'un froid s'était installé entre le jeune et talentueux auteur de Gustave & Eugène et l' « énaurme » comédien, des ombres au sujet de la mise en scène ou de l'écriture semblaient flotter sur le couple, de là à ne plus vouloir rejouer un texte "pratique" dans les tournées (un décor efficace mais simple, un seul acteur et un régisseur) il n'y avait qu'un pas. Mais le personnage était si attirant, le rôle si pénétrant qu’il était difficile à J. de ne plus y penser.
Phy s'extirpa de son silence. "Je peux essayer bien entendu, il y a tellement de matière première disponible dans la correspondance". Tu parles, à l'époque 4 volumes dans la Pléiade, avec entre chaque page aucune place pour respirer. (Un Vème volume a été édité depuis).
- "Je pense que tu pourras t'en tirer. Mais tu sais, il y a urgence, deux trois mois au plus..."
Il y a deux constantes avec J. en particulier et avec les gens du spectacle en général, l'urgence dans laquelle ils baignent en permanence et ma vieille dont ils affublent tout le commun des mortels quand ils ne sont pas certains d'en avoir retenu le prénom.
- "Tu te mets au boulots et j'attends ton premier jet dans 15 jours ! Bon patati, patata, embrasse M. et à très vite".
"Très vite " est également à ajouter à la liste du vocabulaire préféré de J. "Très vite" ne veux pas forcément dire bientôt, cela peut aussi signifier à la prochaine c'est à dire pas grand-chose en définitive. On s'embrassa donc chaleureusement et Phy en raccrochant eu beaucoup de mal a expliquer la teneur de la conversation à M. sa compagne et confidente, qui piaffait d'impatience d'aller fouler la neige à Frontierland, quoiqu'il en soit il se mit indirectement au travail, la colonne vertébrale écrasée par Space Moutain et la moitié des neurones déjà à Croisset sur les bords de la Seine.
En résumé, PhY, l'auteur de ce blog est en vacances à Marne la Vallée. J. acteur de renom le contacte et lui demande s'il se sent capable de lui écrire un "Seul en scène" d'après la correspondance à de Gustave Flaubert. PhY s'y colle, il n'a que quinze jours et ll s'entend clairement dire : "Cette année, c'est décidé, je crois en Dieu."
Il est bien entendu qu'aucune subvention provenant du sus-dit parc de loisirs n'a été versée aux protagonistes M. et PhY.
Vint le temps de la lecture et de la relecture.
Qui vaut le coup
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PHOTOSMATONS Le blog très réussi d'une passionnée qui vous fera très probablement découvrir de jeunes photographes très talentueux et reviendra également sur les plus emblématiques Pour ma part, découvert cette année Saul LEITER photographe américain né à Pittsburg en 1923 SAUL LEITER Paolo VENTURA Italien un monde de poésie photographique sur le coin d'une table. PAOLO VENTURA Pour s'y retrouver.
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L'OURS & LE TULIPIER : L'intégral.
L'OURS ET LE TULIPIER", texte intégral original déposé,écrit d'après l'oeuvre et la correspondance de Gustave Flaubert.
Pour en lire l'intégralité, aller dans "Archives" puis "Août 2008" et enfin "O4/08/08". puis "Article suivant" au bas de chaque page. PhY de Pont
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Mais cliquez nom d'une pipe !Une galerie de photographies top Toujours en magasinAvis à la population !L'Ours & le tuliper, texte original déposé d'après l'oeuvre et la correspondance de Gustave Flaubert.
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