Je confirmais volontiers les deux fines observations de mon maire préféré.
Voilà, c'est fait ! J'ai pu vérifier toutes les petites choses lues dans les nombreux guides consultés en préparant cette semaine new yorkaise et qui me semblaient pour le moins incroyables.
Les écureuils (un genre de rat à fourrure) de Central Park sont bien de petits effrontés, prêts à n'importe quelle mimique pour apitoyer le chaland et récupérer, malgré les interdictions formelles des panneaux réglementaires, quelques miettes de pain ou copeaux de chocolat, la Skyline est somptueuse dans le crépuscule depuis le Brooklyn Bridge, le Flat Iron Building a tout de la crêpe dentelle, mais en plus pointu, il y a réellement de la magie en haut du Rockefeller Building, on pourrait éclairer Pont pendant au moins deux ans, fêtes comprises avec une seule pancarte lumineuse de Times Square, même la plus petite, les taxis sont bien tous aussi yellow que la faïence de Quimper, la ville est paradoxalement très silencieuse, surtout sous trente centimètres de neige, il y a bien des pauvres types qui vivent dans leur voiture, on ne le voit pas durant la journée mais les sans abris sont innombrables, il faut avoir fait l'Ecole des Mines pour comprendre comment fonctionne le métro, l'Empire State Building et le Chrysler sont d'une élégance époustouflante, etc.. etc..
Les photos se sont rassemblées par milliers dans mes cartes mémoire, certaines vues rien que pour le blog, qui pointeront leur nez au fur et à mesure des ouvertures et des émotions.
Il y a de la magie dans cette ville là, disais-je, dans ces canyons écrasants, il y a de l'intelligence, l'histoire absente, est compensée par une démesure une originalité et un délire ahurissant, surprenant.
On pourra toujours parler, quand les esprits du voyage seront apaisés, de l'arrogance de ces tours de Babel, de la dérision de cette surenchère méprisante vers les hauteurs célestes, de la matière humaine qui constitue probablement les fondations de ces symboles, de cet orgueil, de cette imprudence même car le vide qu'implique cette ville en ses sous-sols est effrayant... Mais l'esprit de New York est toujours là. Et ceux qui ont régné, ceux qui ont construit, ceux qui ont souffert semblent aujourd’hui égaux et faire intimement partie de cette architecture en formant pour élever l’ensemble « an other brick in the wall ».
Il sont toujours là aussi aujourd’hui, ces êtres humains qui se cristallisent dans une même fierté d'appartenir à ce tour de force et d'en être un peu si ce n'est propriétaires, du moins acteurs, tout comme ce chauffeur de taxi lituanien dont le fils sert en Iraq pour le prix de sa nationalisation, ce serveur bulgare, dans ce restaurant italien du Queens, ce vieux portier noir aux cheveux blanchis, chez Tiffany's, qui accueille à la porte à tambour tous ces inconnus avec un si beau sourire, un petit mot et un regard incroyablement doux pour chaque client qui rentre, le Grec avec sa casquette de placeur de cirque qui déchire les billets au MET, sans se soucier du Cézanne qui le surplombe.. Ils sont là tous humains de métèques-city et ils vous donnent à vous l'impression de parler un anglais littéraire impeccable mais inutile dans cette soupe linguistique pleine de consonnes supplémentaires, de cheveux bouclés, d’intonations extraterrestres.
Oui, je suis bien content.
A propos, savez-vous d'où vient le terme Big Apple ?
Jeu gratuit sans obligation d'achat ou de crachat, je ne sais plus...
PhY de Bridge
Voxpopuli
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