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Saul LEITER photographe américain
né à Pittsburg en 1923
SAUL LEITER


Paolo VENTURA Italien
un monde de poésie photographique
sur le coin d'une table.
PAOLO VENTURA


L'OURS & LE TULIPIER : L'intégral.

L'OURS ET LE TULIPIER", texte intégral original déposé,écrit d'après l'oeuvre et la correspondance de Gustave Flaubert.
Pour en lire l'intégralité, aller dans "Archives" puis "Août 2008" et enfin "O4/08/08". puis "Article suivant" au bas de chaque page.

PhY de Pont

 L'OURS Pages de 52 à 54

Note : 2.6/5 (14 notes)

 

Mots-clés :



Gustave :
- D'ailleurs, et pendant qu'il en est encore temps, je pense que nous allons prochainement unir Julio à une belle petite voisine, une bâtarde ravissante. Ce qui me chagrine, c'est que le maître, en revanche, est un imbécile redoutable qui m'irrite au plus haut point. Je ne supporte pas les gens qui frappent les chiens. Tu le connais ? Que fait-il à propos ?
Suzanne :
- C'est Eugène. On dit qu'il a dingué dans la Seine alors qu'elle était glacée, il y a quelques années. Depuis il est un peu...
Gustave :
- Un peu dingot ?
Suzanne :
- Un peu... ! Il fait des cordes de bois ou même des heures de jardin ici et là, autour de Croisset. C'est pas sa faute.
Gustave :
- Tatata ! C'est pas sa faute ? Qu'est ce que tu en sais ? N'excuses pas toujours tout. Je vais me venger en le faisant embaucher comme journalier par mes deux cloportes, dans mon futur roman. Il est suffisamment taré pour ne pas dépareiller dans le tableau. Qu'il n'approche surtout pas de la maison, le dingot; il serait capable de faire crever mon tulipier. Impuissant !
Suzanne :
- Quels cloportes ? Qu'est-ce que c'est encore que ça ?
Gustave :
- Ah ah... Les cloportes ? Messieurs Bouvard et Pécuchet, les prochains héros de ma grande oeuvre encyclopédique et radicale ! On n'aura jamais vu de tels boulets dans aucune autre oeuvre au monde.
Suzanne :
- Encore un livre quoi.  Y a t'il une autre maison par ici avec autant de livres ? On voit que c'est pas vous qui êtes à l'autre bout du plumeau.
Gustave :
- Encore heureux !
Suzanne :
- Ca m'étonne pas que vous soyez usé, vous lisez jour et nuit et toutes ces pages que vous remplissez.
Gustave :
- Il n'y a pas d'autres moyens. Ce futur roman est réellement diabolique, regarde !
Gustave montre les étagères de la bibliothèque..
- Je croule sous la paperasse. J'ai lu plus de mille cinq cents bouquins et remplis de notes des centaines de carnets. Et dans mes boites, combien de fiches ? Des milliers sûrement. Et ce n'est que le premier volume. Bouvard et Pécuchet, greffiers de l'univers ! Cela rendra fou tous mes lecteurs. Je me donne tout entier dans ce livre. Mon éditeur veut du moderne et bien je te certifie qu'il va être servi ! Rends toi compte, ça va te plaire, pour la seul description d'une malheureuse statuette de Saint Pierre portant les clés du paradis j'ai dû griffonner plus de douze pages. Tiens, les voilà !
Suzanne saisi délicatement les quelques feuillets que lui tend Gustave et les regarde stupéfaite.
- Dame, ça, on peut dire que vous écrivez comme un vrai cochon.
Gustave lui reprend les pages brusquement :
- Tu n'y comprends rien ! Donnes ! Rien de mieux que d'écrire, les jours où l'inspiration est au rendez-vous, pour ressentir la force de la création et aussi celle du divin. Dans son oeuvre, l'auteur est comme Dieu : présent partout et visible nulle part. Allez, Suzanne, redonne-nous une petite rasade de ton nectar.
Gustave tend son verre en souriant mais Suzanne troublée ne le sert pas.
Suzanne :
- On remplace un peu le bon Dieu si on peut apaiser, tendre la main, aider quelques malheureux. Ou juste leur parler. Qu'ils voient de temps en temps qu'ils ne sont pas que des pauvres diables.
Gustave :
- Tu es tellement touchante, chère enfant. Ta simplicité et ton bel ardeur me bouleverse. Tu ne ressembles pas à toutes ces femmes dont le coeur est comme ces petits meubles à secrets, plein de tiroirs emboités les uns dans les autres. On se donne du mal, on se casse les ongles en tentant de les ouvrir et quand on y arrive, on trouve tout au fond quelque fleur desséchée, des brins de poussière, ou le vide, souvent. Serais-tu l'exception?
Suzanne :
- Je suis comme toutes les autres filles, je sais bien où est ma place. Maintenant, je crois que ça me plairait bien d'avoir un secret.
Gustave :
- Approche ! Bientôt tu éblouiras l'homme qui saura te regarder, le passionné qui voudra te subjuguer, t'éplucher, t'envahir, te soustraire en douceur à ta philanthropie de campagne. Ecoute-moi et ne sombre pas trop dans ta miséricorde, cela fatigue à la fin et l'excès d'humanisme est comme une bouffarde trop chaude dont le tuyau gargouille et qui donne à la salive un jus au goût écoeurant. Il y a de la lumière en toi, Suzanne.
Suzanne :
- Vous me faites rougir encore ! Vous me troublez. Combien d'autres pauvres filles avant moi avez-vous égarées ? Avec vos mots, vous êtes comme le serpent du paradis.
Gustave :
- Jésus Marie Joseph ! Je peux encore effaroucher. Bénie soit cette foutue maladie. Je sens qu'il y a à nouveau du souffle dans la carcasse ! Il faudrait qu'il y en ait assez pour me laisser le temps de régler toutes les factures que je dois à la vie et aussi celles qu'il me reste encore à percevoir. Bon ! Alors, ça vient cette fiole ! Aubergiste, amène ta bouteille ou nous tuerons les chevaux !
Suzanne :
- Ah, mais enfin ! Vous n'êtes qu'un sapas ! Quel impatient...

Commentaires

tentative louable pour revenir dans le sujet comme demandé par leblase

Pour l’instant je trouve l’affrontement bien inégal, et je souhaite que Mitra Suzanne reprenne bientôt l’avantage.

Pauvre Suzanne qui tombe dans le panneau de la provocation du maitre quand il veut nous (lui ?) faire croire qu’écrire le gonfle de la puissance d’un démiurge. Elle le gronde et lui ricane. Il renchérit en la moquant pour sa compassion rurale. Je le vois comme un gros et vieux matou pelé et tout couturé de cicatrices qui joue avec une souris avant de la croquer.

PhY, c’est quoi un sapas ? Une sorte d’animal destructeur ?

 

 

Re: tentative louable pour revenir dans le sujet comme demandé par leblase

Et oui, chère tilly (j’ai du mal à ne pas mettre de majuscule – un peu vieille France le PhY), la confrontation est tout à fait inégale, faussée, le mot est plus juste, mais c’est du théâtre et je pensais, au moment de l’écriture, que l’amplification des opposés apporterait un effet, un décalage, un boitillement. Gustave et Suzanne ne sont pas sur la même conversation, je n’emploie pas le terme de « niveau » car on pourrait me reprocher de vouloir une fois encore faire la part belle au machisme ou je ne sais quelle référence à des classes sociales, quoique, par pure provocation... ? ou pour le plaisir d’attirer ici – comme le dit si bien Mitra – En fait on est tous les mêmes.
Gustave et Suzanne pensent parler l’un avec l’autre, échanger, se plaire, séduire, mais non, ils sont seuls tous les deux dans des mondes abstraits l’un pour l’autre. Ils sont respectivement les catalyseurs de leurs pensées, chacun avec ses soucis, son intendance, ses priorités.
Et puis, en dehors des mots, du texte, de l’information, faut-il vraiment qu’il y ait une logique dans leur échange ? Regarde par exemple sur nos blogs, leblase, toi, Mitra émettent des idées, des plateformes de pensées, les tout premiers échanges sont à peu près cohérents avec le sujet, mais dès le deuxième ou le troisième commentaire... Ce n’est plus que de la vapeur, chacun alimente de ses urgences propres le grand schlpouc universel.
Et c’est très bien comme ça.
 
PhY

 

 

Re: tentative louable pour revenir dans le sujet comme demandé par leblase

> chacun alimente de ses urgences propres le grand schlpouc universel

Mazette, voila que PhY donne dans l'étude de la dynamite schplouquienne. Un moment j'ai confondu et j'ai cru que c'était leblase lui même qui répondait. Sais-tu qu'au début quand je zyeuxmuettais le shplouc, j'étais presque persuadée, que le taulier faisait a lui tout seul toutes les voix.

>
faut-il vraiment qu’il y ait une logique dans leur échange


Moi je dirais plutôt, OUI s’il vous plait Monsieur PhY… et justement parce que c’est du théâtre, tilly spectatrice aime le spectacle, le suspens, les prises a contre-pied, les surprises, les retournements de position (ne pas se déchainer sur l’illustration de cette dernière locution, svp). Mais bon ici c’est pas moi qui dispose, l'auteur est roi, sinon dieu.

PS - Et avec tout ca moi je sais toujours pas ce que c'est un sapas ?

 

 

Re: tentative louable pour revenir dans le sujet comme demandé par leblase

..."au début quand je zyeuxmuettais le shplouc, j'étais presque persuadée, que le taulier faisait a lui tout seul toutes les voix"...
Ben ça alorrrrs. Acrré!

 

 

Puisque le frère de blaZou est éditeur, tu n'as pas une idée PhY ?

Je suis assez d'accord avec toi tilly. Il me faut aussi un peu de logique.
Il y a maintenant depuis un certain temps, des échanges de plus en plus longues entre Gustave et Suzanne. Prenons l'échange sur le chien par exemple. On dirait vraiment un couple (mari et femme) parlant du voisin; la femme essayant de trouver raison alors que le gars plus dur (ben oui, moustachu) ne trouve dans son voisin un quelconque intérêt que pour lui trouver un placard dans son nouveau roman histoire de se venger de sa dingoterie (???) ! Passons.

Je constate quand même que chacun y voit ce qu'il veut. Leblase (puis-je mettre un éL majuscuLe au début de la phrase ?) trouve que Gustave est troublé par la simplicité de Suzanne. Mais pourquoi donc ? Peut être parce que lui même se trouve là aujourd'hui (ah tout compte fait peut être hier) face aux simplicités de quelques minettes alors qu'il est par ailleurs noyé par un océan de femmes d'outre milieu.
Quant à moi, je ne crois pas du tout à une histoire d'amour entre ces deux personnages. Ca n'a pas de sens; il va crever et elle n'est pas de son milieu ! Je vois tout simplement une Suzanne pas très contrariante qui fait sa bonne action en conduisant un grand bonhomme en fin de vie. Et si quelqu'un me reproche de raisonner là où il faut se laisser aller, je lui coupe le doudouli/doudoulette !

 

 

Re: Puisque le frère de blaZou est éditeur, tu n'as pas une idée PhY ?

Je suis assez d’accord avec toi mitra, ces deux là arrivent à l’extrémité de leur relation, d’ailleurs je prends le temps de rajouter quelques lignes dans le prochain épisode pour aller dans ton sens, l'impression d'un couple qui s'est formé et qui a vieilli en cinquante pages. Vous avez tous raison, l’amour entre Suzanne et Gustave est impossible, d’ailleurs aucun d’entre eux ne songe réellement à aimer l’autre. Lui va jusqu’au bout de son raisonnement, il revient de l’une de ses grandes crises et il a besoin de se raccrocher à sa mémoire, à son travail, à la vie et le besoin de plaire, de séduire en fait partie. Suzanne à pour Gustave les yeux de l’admiration, et elle le voit également à travers les confidences de Julie, ce que leblase nomme l’amour ancillaire.  Quand aux sentiments, ils s’apparentent plus à un jeu, à de la tendresse, de l'émancipation, de la compassion.
PhY

 

 

Re: Puisque le frère de blaZou est éditeur, tu n'as pas une idée PhY ?

"d’ailleurs je prends le temps de rajouter quelques lignes dans le prochain épisode pour aller dans ton sens"
Woua ! Voilà que ce blog théâtre devient interactif.
Alors voilà, je souhaite que Gustave se transforme en crapaud et que Suzanne lui lèche les palmes:-)

 

 

Re: Puisque le frère de blaZou est éditeur, tu n'as pas une idée PhY ?

> parce que lui même se trouve [...] face aux simplicités de quelques minettes alors qu'il est par ailleurs noyé par un océan de femmes d'outre milieu.

hehe, joli !
Mere d'une minette, et minette-midinette moi-meme je te suis a fond dans ton analyse.
Attendons voir la riposte si elle vient ;)

 

 

Re: Puisque le frère de blaZou est éditeur, tu n'as pas une idée PhY ?

Mitra,
je reviens sur un fait social, qui a duré longtemps en France et continue d'exister dans d'autres régions: les amours ancillaires. C'est-à-dire que l'on sautait facilement les domestiques, d'où d'ailleurs les nombreux fantasmes de petites soubrettes.
C'est pourquoi à l'époque de Gugusse et Suzanne, si son patron lui mettait la main au panier, la brave fille refuserait peut-être, mais sans trop s'étonner de l'audace du vieux grigou.
Et je t'interdis de t'approcher de mon doudouli avec autre chose que des intentions positives, aimantes et respectueuses.

 

 

Re: Puisque le frère de blaZou est éditeur, tu n'as pas une idée PhY ?

"Et je t'interdis de t'approcher de mon doudouli avec autre chose que des intentions positives, aimantes et respectueuses. "
Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ! Comme si le doudouli de leblase était servante accessible.
Ne t'inquiète pas. Je te promet de serrer respectueusement ton doudouli si un jour j'ÔZe m'approcher de toi:-)

 

 

Re: tentative louable pour revenir dans le sujet comme demandé par leblase

Ben vois-tu, je ne sais pas si l'affrontement est si inégal.
Bien sûr, Gustave manie formidablement bien les mots et introduit sans cesse des images déstabilisatrices, mais il est en même temps troublé par la simplicité ferme de Suzanne, par la possibilité de pouvoir disposer de cette féminité accorte et plus ou moins consentante. Même si cette consentance est en grande partie le fruit d'une soumission sociale: les amours ancillaires sont une vérité bien ancienne.
Pourtant, si on le devine soucieux de plaire à la jeune femme, on le sent également anxieux de convaincre de l'importance de la création littéraire.
Tout en s'en fichant d'ailleurs, persuadé qu'il est de son génie.
Quant à Suzanne, elle ne s'en laisse pas compter sur toute la ligne et, comme te le répond PhY, c'est vrai que les dialogues se croisent sans se métisser.

 

 

C'que j'dis, moi, hein..

Alors là cher Maître, voilà un épisode qui me plaît beaucoup. Tu illustres très bien l'enthousiasme de l'auteur qui se motive à la chaleur d'un prochain livre.
La façon dont il tente de persuader Suzanne de se joindre à cet enthousiasme est touchante, même si comme le dit tilly, s'y mêlent quelques ruses de vieux matou qui voudrait fondre sur la minette (que je n'imagine pas du tout comme Mitra. Mais comment imaginé-je Mitra d'ailleurs?)
Certaines tournures de Gustave sont des trouvailles, mais j'aime aussi beaucoup la répartie de Suzanne

.."On voit que c'est pas vous qui êtes à l'autre bout du plumeau"...
Celle-là est d'autant plus marrante que dans la Marine de guerre, le plumeau, comme le poireau, est supposé représenter le sexe masculin.
Sans parler de la vengeance de Flaubert qui consiste à inclure dans ses livres des personnages de sa vie réelle, ne serait-ce que pour leur donner un rôle ridicule, comme il le fait pour le dingot.
C'est d'aileurs une chose que font les auteurs: j'ai plusieurs fois lu des scenario et livres dans lesquels les auteurs réglaient leurs comptes à certaines de leurs connaissances en donnant à des personnages méchants ou mesquins les noms d'amis ou de parents...

 

 

Re: C'que j'dis, moi, hein..

Pile poil.

Pendant qu’il s’immerge dans ses recherches, pendant qu’il s’arque boute sur son plan, la vie s’écoule malgré tout, pour Flaubert, avec ses banalités, ses morceaux de bravoure, avec les peines, les joies, les inquiétudes. Bouvard et Pécuchet vivent avec lui, ils l’irritent, le comblent de bonheur, le font rire ou l’ennuient, ils l’embarrassent avec leurs bouts de cailloux qui traînent partout, leurs minéraux qu’ils amassent en désordre, ils lui encombrent les étagères avec les semailles et les graines qu’ils collectionnent. Lorsque Flaubert se ballade, ils sont avec lui, le ralentissant dans l’observation d’une graminée, d’une pousse de blé, d’un coquelicot. Pas une chapelle dans le paysage qui ne soit méticuleusement décryptée, répertoriée, pas un édifice, un monticule, une masure, un bosquet qui échappe au regard scrutateur des trois bonhommes : Bouvard, Pécuchet et Flaubert.

Mais même ou surtout dans l’ennui, ils doivent rester présents dans sa vie.  Alors pourquoi ne pas adjoindre dans l’existence des deux compères ces personnages qui parsèment le quotidien ?

Le dingot est de ceux là, enfin c’est moi qui le dit.. La description pure et simple des observations que l’on peut faire dans une journée normale, les caractères, je francise, que l’on croise dans la rue, les proches même, sont une source d’inspiration tellement plus précise et plus poétique que ce que l’imagination peut faire naître.

 

@tilly, pour répondre à ta question concernant le « sapas », je ne pense pas avoir entendu le mot auparavant, peut-être inconsciemment dans l’un des contes de Maupassant (Toine ?) mais il sonnait comme un normandisme passablement évocateur. Je vois un gentil goinfre qui avale et englouti très rapidement, et donc très impatiemment et très salement...  Je propose le mot aux votes des bloggeurs... 

Je vais me contrôler, si on me confond avec leblase mainternant, il va falloir que je m'achète un maillot de bain... Comprenne qui pourra.

 

PhY

 

 

ou l'on s'eloigne du sujet encore une fois

un peu comme ca le maillot ?

 

 

Re: ou l'on s'eloigne du sujet encore une fois

Wouahou ! Tu gardes même des trucs comme ça sur ton PC. Mais alors, si tu es capable d’alimenter de telles illustrations et aussi rapidement le moindre de nos commentaires, tu n’est pas très loin de la documentation universelle et absolue à laquelle aspiraient les deux héros de Flaubert..   :-))
PhY

 

 

Re: ou l'on s'eloigne du sujet encore une fois

 

La documentaliste universelle du shplouc universel, je suis. Oui moi, Monsieur ;)

Tu ne crois pas si bien dire... a propos des inventaires de Bouvard et Pécuchet que tu décris si bien, j'ai tout a coup repensé a mes activités professionnelles dans une vie antérieure a l'AFNOR, et donc a ce cher Boris, Bison Ravi. Il inventa "La norme des injures", et raconta le "Consortium National de l'Unification" dans Vercoquin et le Plancton. Les normes y devenaient des "notules". Mais sans doute l'AFNOR et l'ISO n'existaient pas encore au temps de Gustave, sinon B&P se seraient attelés a cette tache la aussi.

En fait j'usurpe, et je m'en repens. "Madame Documentation" était une femme de chair et d'os devenus poussière. Suzanne Briet, qui créa l'école ou je fis mes études est aujourd'hui inexplicablement oubliée en France. Par contre les universitaires américains en sont fous, ont traduit et mis sur le ouaibe ses travaux que l'on ne peut même plus se procurer en librairie en France.

 

 

Re: C'que j'dis, moi, hein..

> Je propose le mot aux votes des bloggeurs... 

In: Blason Populaire de Normandie, Alfred Canel, 1803-1978

champ semantique : sapajou, sagouin, se sapauder, se salir

Votre devouee documentaliste assermentee et certifiee
(avec l'aide de gougueule)

 

 

Re: C'que j'dis, moi, hein..

Bon, voilà qui est fait, bravo pour la recherche et pour la documentation. Merci tilly,normandisme inconsciemment retenu lors d'une lecture de Maupassant ou peut être de Barbey D'Aurevilly. Re-bravo :-)




PhY

 

 

Bouvard et Pécuchet

Bouvard et Pécuchet est mon roman préféré de Flaubert. Je crois savoir qu 'une partie des spécialistes aime moins. Au risque de paraître « idiot », ce que j'apprécie, c'est justement que le style soit au service d'une histoire qui me parle. Flaubert, plein d'humour, règle ses comptes avec la bêtise de ceux qui au travers de la science, de la philosophie, de la politique, mais sans la rigueur qui convient, ont soif d'expliquer le monde. On a un peu oublié cela aujourd'hui et pourtant les petits ou grand copistes se sont multipliés. Observez leurs écrits, leurs apparitions continuelles dans les médias. Ils savent tout sur tout et voudraient nous faire passer pour des corniauds... Il faudrait réécrire bouvard et pécuchet, livre qui par ailleurs me fait penser à Guy de Maupassant (Mitra, si bovary t'a ennuyée, celui ci devrait te ravir, il ya memebun passage où l'un des deux cloportes, après un raisonnement ahurissant finit par décréter que sans les femmes, la vie est plus belle. Etonnant la bêtise des hommes non ?)

 

 

Re: Bouvard et Pécuchet

C’est bien vrai, Bouvard et Pécuchet sont deux bonhommes bien attachants.
Même si la deuxième partie ressemble plus à un règlement de compte politique qu’à un inventaire humoristique. Sais-tu Jean, que non contents de copier et de recopier les œuvres de tous les temps et de toutes les civilisations, les deux cloportes avaient même envisagé de recopier la totalité des parutions, modes d’emploi, étiquettes, plans, fascicules, actes divers et variés, de recopier les notes sur les notes, les fiches sur les notes, les marges, d’inventorier les bas de pages, les mises entre parenthèses et la liste n’est pas exhaustive. Quel programme, comment veux-tu ne pas attraper la migraine ?
PhY

 

 

Re: Bouvard et Pécuchet

"lls savent tout sur tout et voudraient nous faire passer pour des corniauds"
Ah, je ne sais pas pourquoi en te lisant l'idée m'est venu à l'esprit que tu es aussi un écrivain. Mais si c'est vrai, serais-tu aussi à la recherche d'un style ?
Au fait, c'est quoi un style (héhé) ?

Ok pour le p'tit Guy .. merci:-)

 

 

tranquilité

Ecrivain moi ? tu rigoles . Par contre je les admire . Quel travail ! Je crois qu'ils doivent ête un peu fous ces zigotos là . Je les compare aux musiciens recherchant  la gold blue note jamais atteinte, aux sculpteurs déchirant la matière, aux peintres captant la lumière. Ils sont tous en transe, je te le dis :-), puis lessivés, vidés; incapables  ou presque de continuer à exister. Après ils font semblant

Il m'arrive cependant d'écrire à un vieil oncle, de chanter sous ma douche; de faire des cocottes en papier; de repeindre la coque d'un doris et puis  après toutes ces émotions de faire la sieste



 

 

Réclame




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L'Ours & le tuliper, texte original déposé d'après l'oeuvre et la correspondance de Gustave Flaubert.
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