Mots-clés : publicité - réclame - propagande
Mesidor ! Mesidor ! Donnez du ressort à votre confort.. La la la ! La la la !
Avec les banquettes Mesidor.
En vente sur tous les points de vente Richbond et dans les succursales...

C’était donc mal ! Toutes ces années insouciantes durant lesquelles nous avions accepté de laisser interrompre nos programmes préférés par ces maudites plages de réclames toutes plus hypocrites les unes que les autres. On nous abusait donc ? Comment avons-nous pu résister devant nos écrans de plus en plus larges, de plus en plus plats, de plus en plus lumineux, tantôt LCD, tantôt plasma, à la ronde des achats enthousiastes et impulsifs de ces spots qui furent durant tous ces films, toutes ces émissions, nos plus fidèles compagnons.
Aujourd’hui, c’est mal, la publicité ferait courir le risque à notre belle télévision publique, d’être trop assujettie à des audimats vengeurs et impitoyables, l’argent mal gagné serait-il trop salissant pour nos yeux fragiles de citoyens abrutis par des programmations télécommandées par les marques ou du moins par le taux d’audience ?
Mais alors, si on veut désormais s’infuser une programmation indépendante, de qualité et enrichissante, nous ne pourrons plus voir ces petits bijoux de synthèse, parfois d’humour, peut importe, qui nous ont, durant toute notre jeunesse lointaine, je parle pour moi, maintenus immobiles et béats face à ces séries désuètes d’abord en noir et blanc puis tellement colorées.
Adieu donc Père Dodu, Oui seigneur, des pâtes, mais des Panzani, Dis, donne-nous un peu de ton fromage, Belle des Champs, bye bye les petits cadeaux Bonux noyés dans la poudre, terminé l’incroyable prestation du génial Salvador Dali prônant les bienfaits du chocolat Poulain, où vont-elles disparaître les jambes immenses et multicolores des mannequins des collants Dim ou des bas Well, les astucieuses petites chaussettes Kindy qui ne dégringolaient plus sur les chaussures Bata ou Eram, faudrait être fou pour dépenser plus, qui nous entraînaient dans des ballets surréalistes, au placard, les trucs pour les cheveux, la peau ou les yeux parce qu’on le vaut bien, fini de nous faire prendre les poires pour des Renault 14 ou le contraire, tchao la chicorée Le Roux, bon vent du bo du bon dubonnet.
On nous supprimera donc bientôt ces fixateurs d’attention, ces relayeurs de messages subliminaux, en espérant qu’on songera aussi à nous épargner désormais des bobards politiciens, ces vantardises de campagne : « Croyez en moi, en mon pouvoir, en ma clairvoyance, peuple de France, si vous m’achetez moi, plutôt qu’un autre, si vous consommez dans mon parti, je vous offrirai un monde meilleur, plus calme, plus sûr, plus juste, plus blanc, plus chaud, moins cher, qui vous ira mieux au teint »… La télévision publique sera donc dorénavant vierge de tout mensonge politique, nous pourrons regarder des heures et des heures de programmes ébouriffants sans que plus jamais une interruption, qu’elle soit commerciale, présidentielle, ne vienne s’immiscer dans nos salons à l'avenir condamner à accueillir l’arrière train d’une intelligence perpétuelle.
La publicité est-elle toujours publicité lorsqu’il s’agit de faire l’apologie d’un bon produit, d’un commerce honnête, d’un service à la hauteur, d’une bonne compagnie de transport d’une manière spontanée, sans avoir été rémunéré pour le faire ? Par exemple, si je dis que le pain de Madame Huibans est le meilleur du village est-ce de la publicité en tant que telle ou plus prosaïquement de l’information ? Dans ce modeste blog, donc, à partir du 5 janvier 2009, on pourra de temps en temps, sans que cela ne vienne diminuer en quoique ce soit la pertinence des billets (je plaisante), lire de la publicité gratuite pour des choses qui sont bonnes…En Breton on dit Traou Mad.
Et surtout, à vous toutes et tous, très officiellement, une Bonne Année 2009.
Voxpopuli
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