Qui vaut le coup
Je vous recommande vivement
PHOTOSMATONS
Le blog très réussi d'une passionnée
qui vous fera très probablement découvrir
de jeunes photographes très talentueux
et reviendra également sur les plus emblématiques
Pour ma part, découvert cette année
Saul LEITER photographe américain
né à Pittsburg en 1923
SAUL LEITER
Paolo VENTURA Italien
un monde de poésie photographique
sur le coin d'une table.
PAOLO VENTURA
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L'OURS & LE TULIPIER : L'intégral.
L'OURS ET LE TULIPIER", texte intégral original déposé,écrit d'après l'oeuvre et la correspondance de Gustave Flaubert.
Pour en lire l'intégralité, aller dans "Archives" puis "Août 2008" et enfin "O4/08/08". puis "Article suivant" au bas de chaque page.
PhY de Pont
Chapitre 2
Mots-clés : nouvelle - conte
Dans une réserve, de la taille d'une cathédrale, des boites par centaines, des rangées de bocaux dans lesquels, tassés dans un liquide translucide, flottaient asperges, petits choux de Bruxelles, carottes nouvelles, petits pois, haricots, châtaignes et bien d'autres choses délicieuses. Depuis longtemps, l'arrière d'une boite en carton avait été cisaillée par les dents expertes des souris et par le passage ainsi pratiqué, elles s'emparèrent de quelques galettes sucrées qu’elles firent glisser jusqu’au bord de l’étagère. De là, les galettes étaient lancées vers le sol sur lequel elles explosaient en des dizaines de petits morceaux au parfum délicieux. La razzia ne durant que quelques minutes. Chacune de mes nouvelles congénères engloutie plusieurs fractions du butin et en un clin d’œil la colonne avait disparu par le même chemin. Je restais seul dans la pénombre et à mon tour je pris mon premier repas.
Bien entendu, tout m’intriguait dans cette histoire, et particulièrement cette invisibilité. Pour qu’elle raison, dans quel dessein compliqué une simple souris pouvait-elle de la sorte être invisible ? Cette singularité me troublait et de multiples pensées me martyrisaient littéralement. A quoi pouvait bien servir une telle bestiole et pourquoi étais-je, moi, doté de cette particularité ? Les autres créatures ne pouvaient pas me voir, mais pouvaient-elles m’entendre ? Je regrettais maintenant de ne pas avoir tenté l’expérience et mes interrogations n’étaient pas de cette seule nature : qu’avais-je été hier ? Aucun souvenir à ce sujet et l’étrangeté ne s’arrêta pas là. En me faufilant entre deux planches, une petite pointe que je n’avais pas vue m’entailla le côté. J’avais bien senti cette coupure mais sans réelle douleur, une seule petite goutte de sang perla de la blessure et celle-ci se referma aussitôt, ne laissant pas la moindre trace dans mon pelage.
Je réfléchissais à toutes ces bizarreries, confortablement installé dans le couvercle d’une petite boite, grignotant mes petits bouts de galette et je m’assoupi lentement au milieu des miettes et du parfum du beurre.Soudain le fracas me parût épouvantable et me tira brusquement de ma torpeur digestive. La porte de la réserve s'ouvrit précipitamment et la pièce fut immédiatement inondée d’une lumière blanche éblouissante. Accompagné d’un grand rire, deux hommes pénétrèrent dans le local. Le premier jeta son manteau sur le dos d’une chaise, le second entreprit de retirer ses chaussures en poussant avec son pied sur le talon. Tous les deux changeaient de vêtements. Dans leur dialogue, il était question de nourriture, de cuisine, de marché. Dans l’endroit où je me dissimulais, ils ne pouvaient pas me voir et les quelques miettes qui restaient épars sur le sol étaient trop imperceptibles pour rendre les hommes soupçonneux. Un troisième venu se comporta de la même manière après avoir déposé un casque de moto sur le sol à quelques centimètres de ma cachette.
Je n’osais presque plus respirer. La conversation entrecoupée de nouveaux rires qui résonnaient dans toute la petite pièce était pour moi assourdissante. Un quatrième homme apparût dans l’entrebâillement de la porte et de là, il salua les trois autres. Je redoutais que d’autres créatures se réunissent encore et je me demandais jusqu’à quand je serais toujours en sécurité, lorsque brutalement et en bousculant le dernier homme, un chien blanc gigantesque bondit dans la pièce. Il jappa comme le tonnerre et de sa queue fouettant les montants des étagères, il faisait vibrer toutes les boites alignées, les cartons et les bocaux, puis il m’aperçût. Après une très courte hésitation, sa réaction fut fulgurante. Il se rua sur moi en grondant et en aboyant comme un monstre, ses crocs d’émaille en avant, il enfonça son museau au raz du sol sous le meuble qui me servait de refuge, impossible pour m’échapper de rejoindre la fissure du mur. Curieusement et en y réfléchissant, je n’éprouvais aucune crainte et pourtant la mâchoire impressionnante et le souffle de la bête étaient si proches. Le chien fut tout aussi surpris que moi lorsqu’en une fraction de seconde je me métamorphosais.
En un éclair j’étais devenu araignée. Instinctivement je lui projetai sur la truffe une volée de poils urticants puis je me mis à galoper sur le dessous de l’étagère, la tête en bas, avec une aisance déconcertante et en un clin d'oeil j'étais hors de sa portée. Les hommes calmèrent l'animal et le saisissant par le collier le firent reculer. Juste en dessous de moi je vis le manche d’un balai frapper violemment et dans tous les sens mais il ne pouvait pas m’atteindre. L’un des hommes se pencha pour regarder sous l’étagère .
-« Il n’y a rien là-dessous ! Allez le chien ouste, dehors. » Il y eut d’autres rires, puis ils quittèrent la pièce en éteignant la lumière et ce fut le silence.
J’étais accrochée par toutes mes pattes aux fibres du bois. Chacune d’elles se terminait par une sorte de minuscule paire de ciseaux. J’avais une telle vision d’ensemble que cela me donnait le vertige. Le vertige, je l’avais également pour une toute autre raison : ma subite mutation. De souris je m’étais transformée en araignée, la même araignée que celle observée dans le grenier ce matin même. Par quel miracle avais-je réalisé cet exploit ? L’explication s’imposa, ahurissante : je pouvais me transformer dans toutes les formes de vie que mon regard croisait.
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Réclame
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Ouverture d'un Musée !
Mais cliquez nom d'une pipe !
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Avis à la population !
L'Ours & le tuliper, texte original déposé d'après l'oeuvre et la correspondance de Gustave Flaubert.
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Toutes les photos publiées sont originales.
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Voxpopuli
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