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Qui vaut le coup

Je vous recommande vivement
PHOTOSMATONS

Le blog très réussi d'une passionnée
qui vous fera très probablement découvrir
de jeunes photographes très talentueux
et reviendra également sur les plus emblématiques

Pour ma part, découvert cette année
Saul LEITER photographe américain
né à Pittsburg en 1923
SAUL LEITER


Paolo VENTURA Italien
un monde de poésie photographique
sur le coin d'une table.
PAOLO VENTURA


L'OURS & LE TULIPIER : L'intégral.

L'OURS ET LE TULIPIER", texte intégral original déposé,écrit d'après l'oeuvre et la correspondance de Gustave Flaubert.
Pour en lire l'intégralité, aller dans "Archives" puis "Août 2008" et enfin "O4/08/08". puis "Article suivant" au bas de chaque page.

PhY de Pont

 L'OURS Pages de 32 à 34

Note : 3/5 (23 notes)

 

Mots-clés : , ,


Suzanne :
- Vous auriez aussi bien pu vous faire corriger  tous les deux. Tiens, j'aurai bien aimé voir ça ; M'sieur Flaubert corrigé à coups de cannes par une bande de petits vieux..!
Gustave :
- Cher Bouilhet, je voudrais, à cet instant, avoir la force du bâton qu'il avait enfoncé dans le cul de sa propre énergie pour la faire tenir belle et droite comme une poupée de Nuremberg. J'ai tout de suite aimé Louis parce qu'il était mon semblable avec sa nature complète et intransigeante. Je l'ai aimé aussi parce qu'il était un gros couillon avec ses grandes ailes mouillées de crève-la-faim. Je l'ai aimé et je l'aime encore davantage aujourd'hui. Lui et sa compréhension m'ont ingurgité tout entier comme une mie souple absorde un brouet translucide et qu'au milieu des découragements et des aigreurs qui me montaient déjà aux lèvres il était l'eau de Seltz qui me faisait digérer la vie. Peut-être ne suis-je pas conscient de l'héritage qu'il m'a légué. Peut-être a-t-il enfoui en moi la meilleure part de lui-même et qu'elle va ressurgir un de ces jours, dans une éclosion miraculeuse, à l'issue de l'une de mes pourritures de crises.
Suzanne :
- Faudrait voir à vous reposer aussi. A force de travailler comme un forçat, de ne pas dormir de la nuit, de vous soutenir qu'avec de l'eau froide et du café tout le temps, vous vous bouchez tout seul, voilà ce qui arrive quand on manque de repos.
Gustave :
- Le jour de ses funérailles j'ai également mis la moitié de mon cerveau dans son cercueil.
Suzanne vient tout près de Gustave, elle lui met sa main sur la tête :
- Faudra que je vous coupe tout ces cheveux longs qui vous tombent dans le cou, sans allure. On dirait un bohémien
Gustave se retourne pour la regarder dans les yeux :
- En fin de compte, je parle tout seul...
Puis il l'immobilise en prenant son visage dans ses grandes mains :
... Oh, ne bouge plus. Tu es vraiment charmante dans cette lumière. Je te regarde et cela me fait pétiller le peu de sang qui me reste encore dans les veines.
Suzanne :
- Je... Vous être gentil. Je.. Je ne mérite pas !
Gustave :
- Tu ne mérites pas ? Qu'est-ce que tu racontes, tu ne mérites pas ? Si je te dis que tu me fais pétiller c'est que j'ai de bonnes raisons de te dire que tu me fais pétiller. Merde alors ! Je pétille, un point c'est tout !
Suzanne :
- Et ben vous avez qu'à pétiller dans le calme.
Gustave :
- N'avez, on dit vous n'avez..  Vous n'avez qu'à pétiller. Bon, on s'en moque ! Tu me rappelles la belle, si belle Elisa... Et aussi mes lointains quinze ans. Oh ! Elisa ! Je l'ai vue pour la première fois à Trouville, sur la grande plage. Non sans un certain panache, j'avais sauvé, d'une vague menaçante le manteau que cette femme magnifique avait abandonné sur la grève. Je ne sais plus si ce n'était pas qu'un de ces rêves éblouissants que l'on fait à cet âge. Le soir même je la croise à nouveau sur la promenade et elle me remercie d'un des plus ardents regards qu'on n'a jamais posé sur moi. Je n'étais pas peu fier dans ma veste de marin. J'avais un pantalon rouge. Je m'étais mis à bander comme un âne en la revoyant... Qu'est-ce que tu racontes tu mérites pas ! Si je te dis que tu me fais pétiller, c'est ...
Gustave remarque que Suzanne rougit jusqu'aux oreilles.
... Qu'est qu'il y a maintenant ; je te fais colorer ?
Suzanne se défend :
- Mais non j'colore pas ! Sûrement pas ! Je sais ce que vous dites, je ne suis pas une de ces pintades nées après la pluie d'hier. Chez vous on peut dire qu'y a pas loin de la tombe à la guérison. 
Gustave :
- Le lendemain elle était assise dans les dunes, à l'abri du vent, sous son grand chapeau de paille. Je m'étais dissimulé pour la regarder et je l'ai vu ouvrir son bustier et donner le sein à son bébé..
Suzanne est un peu outrée :
- Vous n'aviez pas honte ! Epier ainsi une mère en train d'allaiter son enfant, comme le simplet de Canteleu ?
Gustave :
- Elle colore, elle colore... ! Et alors, il n'y  pas de honte ! Tous les villages veulent leur idiot. Ah bon dieu ! Quel chapeau, quelle paille, quelle femme, quel sein !
 

Commentaires

Ah, que j'ai ri

On dirait qu'en se rappelant de ses souvenirs il fait le deuil de la vie.

 

 

Re: Ah, que j'ai ri

Mitra,
Tu n’as pas tort. Gustave est âgé, c’est l’hécatombe autour de lui, il a de gros problèmes financiers, le mari de sa nièce à qui il avait prêté une grosse somme d’argent pour investir dans une affaire de bois vient de faire faillite. Pour Flaubert, l’argent est le nerf de l’écriture, il lui permet de ne pas avoir à s’inquiéter du quotidien, libérer son esprit pour sa seule passion. Mais à l’instant présent, cet inventaire des souvenirs qu’il s’efforce de faire lui permet de constater jusqu’à quel point la maladie et ses crises, le diminuent et l’affaiblissent. Au retour de chacune des crises, c’est en fait un exercice de mémoire rationnel.
PhY

 

 

Re: Ah, que j'ai ri

Mitra,
ben oui.
C'est un peu le piège des mémoires. On en parlait sur le shplouc, (et on me l'a souvent suggéré), mais écrire ses mémoires c'est un peu faire son testament, à lvrer au notaire par colissimo.
C'est un peu comme se dire que l'actif est fini, et qu'il faut passer au récapitulatif.
ceci dit, certains, comme Henry Miller par exemple, qui entama son autobiographie à l'âge de trente-trois ans, parvinrent à en faire une oeuvre réelle, mais cela impliquait au final que tout dans sa vie à vivre, ne tournait qu'autour de lui.
N'est-ce pas dommage de faire si tôt abstraction de la richesse du monde extérieur, sans pour autant progresser dans son monde intérieur?

 

 

Re: Ah, que j'ai ri

Depuis que nous parlons de ce sujet tu ne fais qu'avancer des excuses.
Rien de tous ce que tu as dit jusqu'à présent ne peut convaincre qui que ce soit de ta non action.
Ces excuses te font dire que tu n'es pas prêt. Alors soit.
"si tôt" ?
Mais bon sang, tu as failli crever il y a ci peu.
En réalité, tu n'es qu'un égoïste.

Tout testament est révisable.
Ce n'est pas parce que tu écris ta vie que tu figes ta vie.

 

 

La main au panier

Moi, avancer des excuses, alors que je propose des arguments?
Moi, égoïste alors que je tente d'épargner à la noble édition française le pensum de ma biographie?
Si tôt, en effet..Même si j'ai failli crever comme tu dis il y a si peu (et encore).
Mais il n'est pas si facile de réaliser que dorénavant il suffit de vraiment pas grand-chose pour partir avant d'avoir écrit les 23 tomes des aventures non exemplaires de leblase.
Je ne sais pas, sincèrement, s'il est égoïste de vouloir vivre de plus près ce qui est à venir que relater ce qui est déjà venu: c'est assez simplement comme un truc que Phy a écrit dans le shplouc sur la moitié de l'infini: il en reste toujours la moitié avant la fin, même si cette moitié rétrécit, elle demeure la moitié, et donc une totalité.
De toutes manières le problème des Mémoires ne se pose pas pour moi comme un testament: il faut que cela reste drôle, créatif,( et en plus je ne sais pas par quoi commencer)

 

 

Je te donne l'autoriZation de commencer par Mitra

Je veux dire que tes arguments sont des excuses.
Ce n'est pas non plus facile de vivre certains moments de ta vie et pourtant tu le fais (je pensais notamment à tous ces pourris avec qui tu négocies parfois).
Oui, c'est égoïste d'avoir vécu et de ne rien avoir laissé. Les générations future se fichent de savoir si c'était facile ou pas facile pour toi.
A force de réfléchir ... toi leblase ayant des pensées leblasiennes ne vit pas leblasien.
Ou alors, j'ai compris de leblase.net ce que je voulais comprendre .. ce qui est fort possible dans n'importe quel mode de communication et encore plus par le net !

 

 

Re: Je te donne l'autoriZation de commencer par Mitra

Oh c'est malin çà. Tu crois que je ne vois pas ta manoeuvre?;-)
A part çà.. Qui te dit que je n'ai rien laissé?

 

 

.."Et ben vous avez qu'à pétiller dans le calme"...
Très bonne réplique;-)

 

 

Un idiot, oui, mais sage, l'idiot

Cher Grend Maître

En attendant la suite de vos aventures :-)

Je me permets de préciser votre pensée.Tous les villages veulent bien effectivement d'un idiot. A condition cependant qu'il ne pertube point les bonnes moeurs. C'est Guy, autre grand Maître qui me l'a fait savoir

 

 

Re: Un idiot, oui, mais sage, l'idiot

Cher Isidore (Ducasse ?),
Vous semblez connaître le beau Guy sur le bout des doigts pour retrouver ainsi au beau milieu de ses contes, fort nombreux, la petite phrase qui correspond à la situation. Il est vai que ces petites histoires sont de véritables bijoux, j'en ai lu de très nombreuses mais je suis incapable, malheureusement, d'associer un conte et un titre. Je me suis également laissé dire par le boutiquier de la Maison où rien ne Presse de mon village, que les chroniques du sus-dit Maupassant allaient également être rééditées.. Je m'en suis inspiré pour me représenter physiquement Flaubert et également son entourage et son cadre de vie, mais je n'ai eu entre les mains que les deux premiers volumes. Ô rage..
Les aventures de Gustave et de Suzanne se poursuivent donc dès aujourd'hui.

PhY

 

 

Re: Un idiot, oui, mais sage, l'idiot

Non, Non !! pas spécialiste du tout, ni de Guy, ni de Gustave, ni de Lautréamont ni de rien d'ailleurs car je ne suis pas assez courageux. Je me laisse simplement prendre au jeu, à partir de ta pièce, de retrouver des trucs (pas beau le mot) que j'ai lu . Grâce  à toi , je fais enfin travailler mes neurones !

isidore l'idiot du conte de GDM tout simplement.

ah quelle virée mes amis, pompette tous les soirs, dans les bras de jolies femmes, et tout cela avec l'argent de la bigotte. Mitra je vous le dis, les servantes n'ont qu'à bien se tenir

 

 

C'est normal que je ne capte rien à vos échanges ?

Quelque chose me dit que tu vas te transformer en marteau piqueur.
Respire mon ami, respire:-)

 

 

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L'Ours & le tuliper, texte original déposé d'après l'oeuvre et la correspondance de Gustave Flaubert.
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