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Je vous recommande vivement
PHOTOSMATONS

Le blog très réussi d'une passionnée
qui vous fera très probablement découvrir
de jeunes photographes très talentueux
et reviendra également sur les plus emblématiques

Pour ma part, découvert cette année
Saul LEITER photographe américain
né à Pittsburg en 1923
SAUL LEITER


Paolo VENTURA Italien
un monde de poésie photographique
sur le coin d'une table.
PAOLO VENTURA


L'OURS & LE TULIPIER : L'intégral.

L'OURS ET LE TULIPIER", texte intégral original déposé,écrit d'après l'oeuvre et la correspondance de Gustave Flaubert.
Pour en lire l'intégralité, aller dans "Archives" puis "Août 2008" et enfin "O4/08/08". puis "Article suivant" au bas de chaque page.

PhY de Pont

 L'OURS Pages de 38 à 40

Note : 2.5/5 (11 notes)

 

Mots-clés : , , ,



Gustave :
- Bon bon, parfait, alors d'après toi, si je comprends bien, il faut souffrir pour atteindre le paradis éternel ! Il n'y a pas d'alternative ! Ca, c'est vraiement une très bonne idée.
Suzanne :
- C'est pas une question de souffrance, Dieu merci, il n'y a pas que ceux qui souffrent qui vont au paradis. Sinon on connaitrait tout le monde. C'est question de ne pas se plaindre pour un oui ou un non à tout bout d'champ. C'est question d'accepter son sort en restant le plus digne qu'on peut, sans jérémiades.
Gustave :
- Comme ça, tu penses que seul Dieu autorise toutes les actions de l'univers, qu'il est alangui dans ses nuées blanchâtres et célestes, tel un loukoum dans son sucre, en préparant les coïncidences entre les activités de l'âme et les mouvement du monde matériel.
Suzanne :
- Je ne sais pas avec quoi vous dites le comparer mais vous n'arrangez pas vos affaires avec le Seigneur. Je vais vous dire une bonne chose, je ne connais rien à votre travail mais c'est heureux que vous soyiez arrivé au monde dans des langes de soie, parce que vous auriez à tenir une place comme la mienne, aussi petite soit elle, pour gagner votre pain, vous vous feriez mettre à la porte immédiatement pour désobéissance ou insolence. C'est moi qui vous l'dit et votre Julie qu'est avec vous et l'extérieur pire qu'un barrage, elle vous aurait rendu bien service en vous disant tout ça.
Gustave :
- Ca y est, tu as terminé ton prêche, tu vas bientôt redescendre de ta chaire ? Et bien quand tu le verras, ton bon dieu, tu le remercieras pour moi de ses bienfaits, et aussi de t'avoir permis de m'accompagner aujourd'hui dans ma douleur et dans ma honte.
Suzanne :
- Et voilà, les plaintes qui vous reprennent !
Gustave :
- Que tout n'est pas perdu, que c'est le signe qu'il a de l'humour et qu'il ne connait pas la rancune.
Suzanne :
- Et qu'il est misécordieux !
Gustave : 
- Tu parles d'une philosophie de sacristie ! Ils puent la soutane tes arguments !
Suzanne :
- Vous pouvez y compter. Je remercie le bon Dieu tous les jours ! Et si vous continuez à vous agiter de la sorte, y se pourrait bien que vous le voyiez dans peu de temps.
Gustave :
- Oh oui ! Gronde moi, avec tes yeux de romanichelle que j'adore. Mais je ne peux pas t'en vouloir de ta franchise, de ton innocence, j'ai parfois eu moi aussi des rechutes de naïveté et de spiritualisme. Comme quand j'ai voulu conduire le dueil de mon ami Bouilhet et que j'ai fait, oubliant momentanément ma peine, bonne figure jusqu'aux discours. Quelle guignolade ! Je revois encore, en face de moi, cet évêque rondouillard sous sa petite calotte rouge, qui se démenait dans les volutes épaisses et parfumées des encensoirs agités par les enfants de choeur, saucissonnés dans leurs chasubles de dentelle comme des petites andouilles dans des torchons mouillés.
Et Gustave part dans un grand rire.
Suzanne :
- Tiens, vous voyez, vous recommencez à blasphémer. C'est que vous êtes plus mourant.
Gustave :
- Je ne blasphème pas voyons, je décris ! Ne confond pas. Franchement, pour que la spiritualité soit totale et profonde, crois-tu que tout ces déguisements et cette mise en scène soient vraiment indispensables ?
Suzanne :
- Ben ....
Gustave :
- Tu connais ma nièce, Caroline ?
Suzanne :
- Oui mais...
Gustave :
- ... Eh bien le jour de son baptême, j'avais déjà eu la vraie vision de l'église : la pauvre enfant tenait sa petite tête nue sous le filet d'eau qu'on lui versait, le curé qui sortait vraisemblablement de déjeuner était tout empourpré et fort congestionné. "Requiem, nostram pateticum tristem couillonam benedicite !" Il marmonnait comme ça, au grand galop, un latin étrange qu'il ne semblait même pas comprendre lui-même.
Suzanne fait la moue et secoue la tête en désaprouvant silencieusement.
Gustave poursuit :
- Je revois ce curé, ses assistants, les enfants de choeurs, les cierges qui brûlaient en fumant noir, moi, engoncé dans mon plastron empesé, le cou serré dans mon faux col, le bedeau qui répondait "amen" à contre temps, les volutes de l'encens, la lumière des vitraux, les vapeurs de la sacristie... Je me faisais l'effet d'assister à une cérémoie païenne, exhumée de sa poussière.

Commentaires

les enfants de choeur, saucissonnés dans leurs chasubles de dentelle comme des petites andouilles dans des torchons mouillés.

On se retrouve au tribunal pour de telles paroles aujourd'hui, non ?

 

 

 

Re: Tribunal !?

Je n'y songeais même pas mais c'est vrai, comme tu dis maurice, "aujourd'hui" il faut faire attention à tout ! C'est ton esprit qui transforme les mots : "enfants choeur andouille mouillé torchon saucisson " en un horrible tableau décadent.. Il faut consulter :-))
PhY

 

 

Re: Tribunal !?

je n'y songeais même pas , cest ton esprit qui a transjormé les idées du mien :-)) il faut relire :-))

maurice
(sinet ou bob siné) peut se poser la question de la liberté de la presse  quant aux positions un peu trop anticléricales en tous poils . gustave serait il assigné en justice aujourd"hui pour ce qu'il dit dans ta pièce. (sans aller jusqu'à l'horrible tableau que tu  évoques, le fait de comparer des enfants de coeurs à des andouilles est suffisant ) voilà tout :-)

 

 

Re: Tribunal !?

Boby !
Et bien heureusement aujourd’hui plus personne n’est trainé devant les tribunaux pour avoir écrit une pièce avec un personnage à tendance un tantinet anticléricale. Quand à la liberté de la presse, elle a toute latitude d’être libre dans le traitement de ses sujets mais qu’en est-il justement du choix des sujets.. ? Et le Gustave n’a pas été épargné par les tribunaux à la sortie de Madame Bovary. C’est d’ailleurs ce qui a pu lui arriver de mieux. Le roman aurait-il eu le succès qu’il a connu ? J’en suis convaincu.
Le Procureur qui fit son réquisitoire pour le Ministère Public contre Flaubert lors de son procès était Maître Ernest Pinard son avocat était Jules Sénard…
 “ PINARD, Ex-ministre, Député cafard souffreteux livide, Eloquence de vinaigrier, Saint Ignace priez pour lui ” (Légende d'une caricature d'Hippolyte Mailly parue dans Le Pilori)
PhY

 

 

Re: Tribunal !?

Pas de quoi fouetter un chat, en tout cas.

 

 

Re: Tribunal !?

et vivement mercredi 10 septembre !

 

 

la liberté ça se paie (2 euros c'est pas cher)

ah oui alors ! à la première heure ,même à la "presse" de pont, ils devraient avoir quelques exemplaires

 

 

Magnifique photo, m'sieur PhY.

 

 

Re:

Venant d’un spécialiste l’appréciation risque de faire des dégâts, 
il ne manquera plus que je me boursouffle au point d’éclater comme un crapaud qui fume… 

PhY

 

 

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L'Ours & le tuliper, texte original déposé d'après l'oeuvre et la correspondance de Gustave Flaubert.
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