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Qui vaut le coup

Je vous recommande vivement
PHOTOSMATONS

Le blog très réussi d'une passionnée
qui vous fera très probablement découvrir
de jeunes photographes très talentueux
et reviendra également sur les plus emblématiques

Pour ma part, découvert cette année
Saul LEITER photographe américain
né à Pittsburg en 1923
SAUL LEITER


Paolo VENTURA Italien
un monde de poésie photographique
sur le coin d'une table.
PAOLO VENTURA


L'OURS & LE TULIPIER : L'intégral.

L'OURS ET LE TULIPIER", texte intégral original déposé,écrit d'après l'oeuvre et la correspondance de Gustave Flaubert.
Pour en lire l'intégralité, aller dans "Archives" puis "Août 2008" et enfin "O4/08/08". puis "Article suivant" au bas de chaque page.

PhY de Pont

 L'OURS Pages de 63 à 64

Note : 3/5 (11 notes)

 

Mots-clés : , , ,



Suzanne :
- Du nerf bon d'la ! Relevez donc la tête un peu, les gens sont bien plus précieux que votre littérature. Vous feriez bien mieux de vous préoccuper de votre Caroline, elle est votre famille bon sang.
Gustave :
- Là, tout de suite, je ne me reconnais qu'un seul enfant, c'est Guy. Mais c'est un fils du domaine du spirituel. Malheureusement, quoi qu'il en dise, et quoi qu'en dise sa propre mère, il n'a plus besoin de mon aide désormais. Mais quel génie, ses textes sont si bons, si originaux, si intelligents qu'il n'a besoin de personne et surtout pas de ma sulfure.
Suzanne :
- On va l'adorer, il sera notre plus grand écrivain... Après vous bien entendu. Quel bel homme !
Gustave :
- Ah bon ! Tu as lu Maupassant ?
Suzanne :
- Dame... Euh ! Non bien sûr, j'ai rien lu, mais il est si fort, si beau garçon.
Gustave :
- Allez ! Coup de théâtre à Croisset ! Voilà qu'on mesure le talent à l'apparence aujourd'hui, et dans cette maison, par-dessus le marché. Sache ma mignonne que la renommée d'un homme ne s'estime pas à sa notoriété publique ou au diamètre de ses bras et à la longueur de ses plongeons. Avant de pérorer il faut bâtir.
Suzanne :
- Ne vous moquez pas de lui. Monsieur Guy vous vénère comme un père, comme un dieu. Et surtout il n'aime pas vous voir vous reclure ici tout l'hiver.
Gustave part dans l'un de ses grands rires :
- Vénère !  Suzanne, je dois te reconnaître un don, tu sais choisir les mots que tu n'inventes pas ! 
Suzanne ne comprend rien à l'allusion :
- Ben là, il faudra me dire ce qui vous met dans cet état.
Gustave :
- Je te parle d'associer "vénèrère" et Maupassant, c'est digne des plus grands comiques. Maupassant est bourré de talent, et je trouve ça encourageant et réconfortant quand on connaît les sepiternelles coucheries de sont père et les affreuses crises de sa pauvre mère. Pauvre jeune imbécile, il se vante aujourd'hui, à qui veut l'entendre, d'avoir attrapé la "grande vérole"... Quel prétentieux ! Attention, il ne parle pas de la chaude pisse éphémère des petits ecclésiastiques de province, non non, mais de celle des grands princes de l'église, de François 1er, la grande vérole de la Renaissance, toute enluminée et dorée sur tranche. La royale vérole ! Ah ça, pour sûr, maintenant il est tranquille, à l'abir des surprises, il ne risque plus jamais de l'attraper, elle le dévore ! Maupassant, ma belle Suzanne, puisque tu n'as pas l'air de comprendre, est un génial queutard. Génial, bravo ! Intrépide, sans concession, tout cela est à mettre à son actif. Maupassant écrit comme on saute ou comme on plonge, je l'envie. On veut lui faire un procès pour ce texte inoffensif, son histoire de lavandière qui offre généreusement ses seins, qui se renverse dans l'herbe et qui râle quelques dizaines de fois sous les caresses d'un poète audacieux. C'est une nouvelle preuve que les procureurs se sont bons qu'à jouir dans leurs dossiers. La terre a des limites mais la connerie humaine est infinie. Ce qui est beau est forcément moral, voilà tout ! Et si on devait demain interdire ce poème de Maupassant, il faudrait aussitôt censurer tous les classiques, les grecs, les latins, tous sans exception, et ensuite shakespeare, Goethe, Byron, Cervantès, Rabelais, Corneille, Molière. Comme si les tribunaux avait pour seule mission de déclarer obscène ou pas l'oeuvre d'un artiste. Quant au Maupassant queutard, quel dommage ! Trop empressé le petit, trop assoiffé de jeunesse et de nouveautés. Il faut goûter le liquide avant d'étancher sa soif à des sources exotiques, aussi pures qu'en soient apparemment les eaux. Je lui ai dit cent fois, il peut me croire, j'ai l'habitude de ce genre d'expérience. Heureusement pour lui, il a de l'union sacré un avis qui me plait. J'aime lorsqu'il dit du mariage que c'est souffrir des mauvaises humeurs le jour et des mauvaises odeurs la nuit. 
Suzanne :
- C'est un peu facile, de ce moquer de Monsieur Guy, vous faites le beau, vous phrasotez sur de grands airs, vous prenez goût à vous ficher de la bouille de tout le monde, de moi, de vos amis et même de votre famille. Vous mériteriez un bon coup de torchon, pour pour un sale gamin morvioteux qui agace.
Gustave :
- Oh ! Mais te voilà blessée ma pauvre Suzanne. Que tu es belle agressés, comme elle se soulève ta poitrine sous l'exhortation.
Suzanne :
- Je sais bien que je ne suis pas très jolie. Les juppes rapées et les accrocs dans les bas n'attirent pas le regard comme les robes ravissantes et d'ailleurs je n'ai pas de poitrine, je suis plate comme un trottoir.
Gustave :
- Tant mieux ! J'aime ça ! Bouilhet disait qu'on est plus près du coeur quand la poitrine est plate. Moi je te dis que tu es belle et que je serais racommodé avec le genre féminin, apaisé et bienheureux si je devais mourir tout de suite et ne plus rien voir d'autre que toi. Mais ne t'emporte pas à chaque mot non plus. Je gronde comme un orage d'été mais lorsqu'il a éclaté, l'atmosphère est moins lourde, moins suintante. Allons ! Pardonne moi.

Commentaires

Moustache, symbole de virilité ?

En lisant "quel bel homme", je suis allée à la recherche du visage de Guy sur le net.
Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous à se laisser pousser la moustache !

Même Mahfouz en parle ici :
"Il savait qu'elle avait hâte d'entendre un mot qui lui ferait chaud au couer, il se rendit compte auusi que son bonheurne serait pas moins grand que le sien, sinon plus. Il aimait cette jeune fille et il en était aimé, il ne pouvait pas s'en passer, mais il avait peur, il devait refléchir mille fois, reconsidérer encore et encore sa condition de travail. Il lui fallait envisager la vie qui se tenait en face de lui, accueullante et rétissante à la fois.
- Qu'est-ce que tu veux dire, Saïda ?
Elle répondit mutine :
- Rien, rien du tout !
- N'oublie pas que nous sommes jeunes ...
- Moi ?
Elle le dit avec une charmante protestation, faisant allusion à sa féminité incontestable.
Il l'a taquina de nouveau :
- Je parle de moi même.
- Laisse pousser ta moustache, c'est ça qui te manque."

 

 

Re: Moustache, symbole de virilité ?

Ah ! Les belles baccantes. Je suppose qu’aujourd’hui nos deux compères porteraient des coupes en brosse ou des sweats avec capuche ou mieux encore des fringues achetées sur VentesPrivées ou je ne sais pas quoi sur le net… En attendant, ils se brossaient la moustache. Et si ce n’était qu’une simple histoire de rasoir ?
PhY

 

 

Re: Moustache, symbole de virilité ?

"Et si ce n’était qu’une simple histoire de rasoir ?"
Il me semble qu'il est extrêment difficile de respecter la symétrie lorsqu'on se rase. Ainisi, je me demande si pour ces hommes occupant une place non négligeable dans la société, il n'était pas justement un signe de "noblesse" que de se laisser pousser la moustache. Etre glabre au visage étant signe de facilité, manque de soin particulier à l'égard de soi.
En tous cas, cela a aussi l'air d'un effet de mode.
D'ailleurs, Guy avait aussi une petite barbichette ce qui rajoute un petit plus au volume de la zone buccale.

 

 

moustache et barbe

Je ne sais pas dire pour la moustache. une histoire de mode sans doute. Savais tu également que Guy et sa sexualité débridée (marteau piqueur comme tu dis) avait un faible pour les femmes à barbe !

 

 

Je ne savais pas !

Etonnant ! Car les hommes n'aiment pas trop les femmes poilues/moustachues/barbues !
J'ai tout de suite pensé à Frida Kahlo et ma prof de physique !

Tu me conseilles quel livre de Guy (pour commencer) ?

 

 

il ne faut pas trop suivre les conseils

oh la la, tu as effectivement le choix. Je ne conseille en tout cas pas les adaptations ciné ou tv . Elles sont généralement et selon moi en dehors de l'intention de l'auteur. Elles te montrent de pooooovres gens , triiiiiiiistes à pleurer.

si tu veux rire : les contes de la bécasse
si tu veux connaître les manières de ceux qui cherchent la gloire , les femmes et l'argent : bel ami

si tu veux faire ton choix seule , il ya pas mal de sites qui mettent àdisposition  les textes (wikipedia ...)

 

 

Je ne suis jamais les conseils

merci:-)

 

 

Re: Je ne suis jamais les conseils

Je ne savais pas que notre Guy avait des attirances pour les femmes à barbes, mais après tout pourquoi pas ? Je suis un peu d’accord avec Jean, les séries télévisées qui fleurissent d’après Maupassant, et bien que partant d’un bon sentiment, laisse un peu sur la faim lorsqu’on a apprécié les contes. Je regrette toujours que l’on fasse appel à des acteurs dont l’ego est déjà fort développé, voire surdimensionné, mais je dois proférer un non sens, pour interpréter les personnages de Maupassant. Les récits parlent de gens totalement inconnus, dont la trajectoire dans la vie traverse la notre, par le biais de la narration, ils nous émeuvent, nous attendrissent parce qu’il sont inconnus, et là, ce n’est pas le cas, j’ai l’impression d’assister à des performances.
Pour les lectures, les contes de la bécasse sont excellents, comme le dit Jean, certaines histoires sont vraiment impressionnantes (le pêcheur..), Toine est un petit choix de récits très Normands, les autres contes sont merveilleux, j’ai en mémoire une petite histoire qui met en scène deux jeunes gens qui se rendent dans le Midi en train et qui partagent leur wagon avec une jeune nourrisse qui va prendre son poste...Un pur bonheur. Les contes sont bien pratiques si l'un d'ente eux te lasse, tu le passes. Les livres sont fait pour ça, si ils ne t'absorbent pas tout de suite, tu les poses et tu réessayes plus tard.
Les Chroniques qui rassemblent les textes publiés par Maupassant dans divers journaux et revues, sont souvent très orientées, très acides et donnent un bel aperçu de ses tendances politiques ou mondaines. Mais je crois qu'aujourd'hui on a du mal à se les procurer, elles devaient être rééditées l'an passé mais walou !
PhY
 

 

 

chroniques

tu trouveras des chroniques sur cette page (il faut descendre)

http://maupassant.free.fr/cadre.php?page=oeuvre

 

 

C'est grave docteur ?

Ca c'est vraiment moi! J'ai souvent des périodes intenses de lecture jusqu'à ce que je tombe sur un livre qui ne me plaît pas du tout et là, je traine et je fini par abandonner jusqu'à ce qu'un PhY (en l'occurence, celui du pont) et un Jean dingue de Guy ouvre un blog pour l'un et commente pour l'autre et c'est reparti;-)
Merci pour vos précieux conseils.

 

 

Re: il ne faut pas trop suivre les conseils

Tiens, je cherchais le thème du bonheur, je suis tombée sur celui là :



Ce n'est pas triste !
Je sens que je vais rire:-)

 

 

Réclame




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L'Ours & le tuliper, texte original déposé d'après l'oeuvre et la correspondance de Gustave Flaubert.
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