Mots-clés : Panneau, de Fillipis
Bref, le rituel est permanent : France Inter (ce n'est pas de la pub ça au moins ?), l’interview de Demorand avec l’invité du jour, et justement, on parle ce matin là de l’interpellation de Vittorio de Filippis. Cela faisait suite à l’arrestation spectaculaire des terroristes corréziens que l’on rappellera, plus tard dans les livres d’histoire, à nos chères têtes blondes et frisées, sous le titre du « fameux coup de Tarnac » et à l’opération anti drogue menée tambour battant dans une classe de dangereux délinquants d' un collège du Gers, probable échauffement en douceur à une éventuelle future descente dans certaines citées à haut risque. Tout ces évènements me rappelant les grandes heures du cinéma, pour le moins inquiétant des années 1969-76 de Costa Gavras à Helvio Soto, de l’Aveu à Z en passant par Etat de Siège ou Il pleut sur Santiago.
Reprenons le fil du récit. Quelques mètres sont parcourus dans la ruelle qui jouxte le jardin et je remarque le premier panneau : « Interdiction de tourner à droite » C’est clair, sans détour. Je tourne donc à gauche dans cette jolie petite rue au nom évocateur de Péronnelle de Rochefort et un deuxième triangle informe « Piétons passez en face ». Je pense au pauvre piétons et simultanément à la vie des types qui ne se sont pas présentés à la convocation des tribunaux et qui passent leur temps à s’enfiler des trucs dans le derrière, en général toutes les trois ou quatre heures, « Cédez le passage », transit oblige, pour prévenir toute descente des forces de l’ordre : des tournevis, des couteaux suisses, de la strychnine, pour s'empoisonner, de la corde et une chaise pliante, pour se pendre . « Stop à 150 M » je m’y attendais presque. Parce que c’est vrai, quand on y réfléchit un peu, la police fait irruption chez De Filippis à l’improviste, de bonne heure et de bonne humeur, à l’improviste signifie bien sans prévenir me semble t’il, une fois dans l’appartement, on ne laisse pas le sujet tout seul ou alors tout fout le camp. « Stationnement interdit ». Ensuite, le prévenu qui n’a plus qu’à bien se tenir est constamment encadré, jugulé, observé et tout un tas de trucs en « é ». Il est en pyjama, en caleçon, en savates, on l’accompagne afin qu’il se change « 70 Rappel ». Dans la voiture de service des fonctionnaires zélés, il est menotté, « Défense de dépasser » jusqu’à la souricière du dépôt au 36 quai des Orfèvres… Fouille, refouille, des fois qu’il se soit assis sur un démonte pneu oublié sur la banquette arrière de la Laguna de service. « Sens interdit à tous les véhicules ». Depuis de l’eau a coulé sous mon Pont, mais il me faut toujours un certain temps pour réaliser. J’approche de mon lieu de travail, « 50 Rappel », « Serrez à droite », « Interdit dans les deux sens ».
Il se l’aurait mis dans le fion à quel moment son kit d’évasion ou de suicide, le susdit citoyen ?
Voxpopuli
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